vendredi 23 novembre 2007

Janvier 2007: Panama, Las Perlas, les Galapagos

Passage du canal de Panama

Dommage, il n'y a pas de récit du passage du canal de Panama, mais quelques photos

On se sent tout petit sur un voilier, le passage des écluses se fait avec de gros transcontainers...





Je fais une première traversée en tant qu'équipier sur un autre bateau, histoire de voir comment ça se passe, et histoire aussi d'avoir en retour des équipiers pour le passage de Petrushka.




















Départ de nuit, du mouillage de Colon

Une partie de mes équipiers pour la traversée du canal: la blonde Tracy et le couple merveilleux Andy et David, qui m'accompagnera jusqu'aux Galapagos.


L'immense écluse de Miraflores










Vers le lac Gatun


Arrivée à Panama, côté Pacifique. C'est magique, j'ai changé d'océan en quelques heures...
Du 28 Janvier au 10 février 2007 - Panama, Las Perlas, los Galapagos


Dimanche 28 janvier, fin de journée : Tournée des adieux , primo, "RAGNAR", Barbara et Skip, beaucoup d’émotions, déjà presque 5 mois de retrouvailles et beaucoup de complicités d'îles en îles. Et maintenant nos chemins se séparent définitivement, rendez vous un jour peut-être à Majorque. Ensuite rapidement Ben et Sabrina, sur "GAIA" avec qui j’ai fait crew pour le passage du canal, Frank et Myriam sur "Norderzoon", avec qui j’étais à couple à Colon, offert un nounours au petit garçon dont j’étais devenu le copain, que de nouvelles amitiés en si peu de temps. Je termine par "AZZAR", Claude et Normande, rien qu’un au revoir, entre nous tout est clair pour la suite du voyage, Claude veut absolument que nous voyagions en commun vers le Sud, garder un contact, une certaine appréhension du Grand Large ? Ils partiront 8 jours + tard de Panama mais en direct, je les attends donc aux Galapagos pour la suite du voyage vers le Sud Chili. On s’embrasse..... tient, il n’y a plus d’annexe.... 5 minutes avant elle était toujours là ! On saute dans le zodiac de Claude, avec la lune on la repère vite la folle, elle voulait rester ici car elle s'était liée d'amitié avec une paire de rames panaméennes ....

Lundi 29 janvier : Réveil 5h30 pour bibi, chauffer l’eau pour café, dès 6h00 tout l’équipage est prêt, ils m’épatent. J’ai à bord Andy et David, un couple américano néo-zélandais d’enfer. Ils n’ont jamais navigué mais ils ont envie de connaître. Je les ai embarqués jusqu’aux Iles Galapagos. On prépare le départ et à 7 h15 on est parti, on tourne autour des bateaux amis, dernier au revoir, en route pour Balboa à l’entrée du canal, 2.5miles. Le ponton mazout ouvre a 7.30. on arrive gentiment, ok un voilier fait déjà son approvisionnement donc patience, après 20 minutes je prends les jumelles et m’aperçois que le gars fait le nettoyage complet de son bateau.
M’approche, lui demande pour combien de temps il en a : 20 ‘ ok j’attends après 30’ maintenant c’est trop je reviens vers lui, il ne fait même pas attention à mes appels et ceux de David qui l’engueule en américain de bonne souche, je lui dis que je vais me mettre à couple s’il ne part pas.
J’entame la manœuvre de dissuasion et oh miracle ....peur de la moindre griffe, il accepte enfin de céder la place. 45’ plus tard, à 10h30, nous sommes sous voiles, cap sur les Perlas. Au début le continent nous masque un peu le vent et le moteur est bien utile pour slalomer entre les ships au mouillage devant l’entrée du canal, ensuite toutes voiles dehors,vent NNE, génois + solent + suédoise et l’artimon, Petrushka bondit vers le SE, Les Perlas, 20/25 nœuds de vent , mer peu agitée, houle travers 30° bâbord on trace 5/6 nœuds sur le fond et 7 sur l’eau, la dernière heure je réduis le génois car la mer est plus formé et nous gîtons beaucoup plus, car on remonte au près vers l’Isla Chapera. 17H00 faut trouver la passe, sans carte papier et Max Sea approximatif, nous allons faire plusieurs tentatives stressantes, à 1.00m sous la quille, j’arrête chaque fois et fais demi tour et recommence un peu plus loin, Soleil dans le dos, je ne peux lire les instruments, Andy, égrène la profondeur, David devant surveille le moindre récif, je suis inquiet et tendu, mais enfin on avance très lentement entre deux îlots, ça passe à 2.00m et au loin dans l’axe 2 voiliers au mouillage, ouf mais plus trop souvent sans une bonne carte...... 18h00 on mouille dans un cadre super, les Roques pour la plage, mais végétation équatoriale, fini les cocotiers, la fôret vierge, nous sommes dans la forêt du DARIEN, paradis des oiseaux et une flore qui compte plus de dix milles végétaux différents. Quelques dauphins nous rendent visite, l’eau est claire, bcp de poissons surtout des raies car les fonds sont sablonneux, c’est très calme, quelques bateaux au mouillage, Tiaré et Shangrilla, Français rencontrés dans les St Blas en stand by pour les Galapagos et les Marquises. Beaucoup de courant à cause de la forte marée, 3/4m et la t° de l’eau est délicieuse 25°.
L équipage a été très bien, tjs calme, voulant sans cesse m’aider, ravis de cette traversée, pas malades pourtant à la fin il y avait de quoi ! ...car je poussais un peu Petrushka pour arriver avant la nuit et c’était un peu sport....liston dans l’eau ! Quant à moi j’étais crevé, j’ai fais les manœuvres seul pour qu’ils regardent en sécurité et comprennent et surtout a cause des conditions de vent et mer, + le stress de l’entrée, après le repas, poivrons farcis + riz et ananas frais, à 19hoo je dormais... eux aussi !!!!
Position escale Isla Chapera : 08.34.912 N – 79.1.520 W Dist : 45 N

Mardi 30 janvier : réveil dès 6h00, la nuit a été bonne, mais avec le changement de marée et la force du courant entre les deux îles, Petrushka tourne bcp. Bain matinal, brrr c’est froid plus que d’habitude, mais dans ce chenal le courant est tellement violent que j’ai largué 30m de cordage à l’arrière du bateau pour s’y accrocher et revenir vers lui. Super breakfast , l’endroit est très beau, plage, forêt équatoriale, il n’y a pas bcp de vent, je leur offre une belle journée de farniente et moi de calme et de préparatifs à bord. Mes équipiers s’en vont avec l’annexe sur la plage, moi comme a l’habitude je bricole et cuisine. Je change la courroie d’alternateur qui présentait bcp d’usure, 600hrs depuis Madère, pas mal, je débouche le tuyau évacuation eau pompe douche, essaie de réparer encore une fois le groupe à nouveau en panne, il tourne mais s’arrête, pense que de l’eau dans l’essence. Il est vraiment en mauvais état, tout rouillé à l’intérieur. Ensuite je prépare une salade pour le lunch, choux rouge râpé, tomates et sardines + petits pains rissolés dans l’aïl et huile d’olive, Ils reviennent vers 13h enchantés du snorkeling et dévorent toute la salade et le reste.. Après pendant 5 minutes il essuie ses moustaches de Tarras Boulba. Ensuite font la sieste jusqu'à 16h. Pour leur intimité, je vais visiter la plage et un peu les abords de l’île, quelle végétation, arbres très hauts, lianes et beaucoup de perroquets qui crient mais que l’on voit difficilement dans le feuillage. Mes Crew me rejoignent à la nage, on passe la fin de la journée à se baigner et regarder le coucher de soleil au milieu du chenal, c’est un très beau coin.





18h00, repas un spaghetti sauce Torgny, rien que du bon et bcp de tomates fraîches un régal, mais quel appétit le David, trois assiettes, 450 grs de pâtes à trois !!!! A 20h00 tout le monde au lit. Une belle journée dans les Iles Perlas,
Journée repos à Isla Chapera - Las Perlas

Mercredi 31 janvier : Dès 5h, je suis debout et profite du calme du matin, les perroquets et autres oiseaux non identifiés font un beau raffut, deux raies font des bonds pour me dire bonjour, à nouveau les deux dauphins, petits et tout noirs pas jouettes mais ils s’amusent a traverser le chenal d’est en ouest comme hier.
Début de matinée je retourne sur la plage au calme, eux déjeunent et nagent autour du bateau, à mon retour, la vaisselle est faite, le cockpit rincé, le bateau rangé pour le départ, sûr ils sont bons, ils ont déjà bien assimilé tous les détails et préparatifs à faire avant un départ, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, quelle volonté de bien faire faire les choses, hublots fermés, équipets bloqués avec les essuies, vannes fermées etc... et les « I’am Sorry, it’s my job, Of course etc... volent bas mais cela me soulage beaucoup.
A 10h00 on lève l’ancre on sort cette fois vers l’Est, un endroit critique au centre de la passe où les fonds remontent brusquement de 10 m à 1.50m , tout se passe bien, peu de vent 3/4 be NE 130° bâbord on avance à 3 nœuds vers Isla Espiritu Santo à 15 N, mer calme. 13h00 on attrape une belle prise, 4 kg moitié thon et dorade avec un grand aileron au dessus et en dessous du corps, ils sont excités comme des puces, du jamais vu pour eux, mais le nettoyage de la bête ne sera pas facile à cause de cette large arête centrale de haut en bas, mais pas d’écaille comme la dorade, je fais 4 beaux filets, préparation a four, comme à l’habitude. On arrive vers 16h à Isla Spiritu Santo, en fait on mouille dans un chenal entre cette île et les petite îles qui bordent Isla Del Rey, à nouveau un endroit très beau, sauvage, 6 voiliers au mouillage, déjà vus à Colon et Panama, tous américains + 1 vieux suisse pas sympa, car il gueule tjs sur sa jeune Colombienne !!!!!
Ils font le mouillage à deux sous ma surveillance, quelques précisions pour la sécurité mais dans l’ensemble très bien. Très bon repas, poisson excellent chaire ferme savoureuse et pommes de terre vapeur, en plus ils fêtent leur anniversaire de mariage, 9 ans, ils ouvrent une bonne bouteille prévue pour l’occasion, ils me font la démonstration de la danse des monkees et sioux sur le pont, génial ce couple !!
C’est presque pleine lune, le chenal est tout argenté et le plancton brille de milles feux.
20h00 tout le monde au lit.
Position escale Isla Espititu Santo : 08.25.493 N – 78.51.140 W Dist : 17 N

Jeudi 1 février :
Réveil très matinal, 4h30 après une bonne nuit, je regarde le coucher de lune et écoute les oiseaux, la nature est belle. Tout le monde est tôt levé, eux aussi aiment le réveil du soleil. Petit déjeuner, eggs and bacon with a little marmelade on toast, ensuite ils vont faire du snorkeling jusqu'à 10h00, je prépare calmement Petrushka. Pas de vent, mer d’huile on quitte le mouillage et lentement au moteur on se dirige vers le SO, vers la pointe de Isla Del Rey, Punta Concholon qui sera notre point d’envol vers les Galapagos. 20 Nautiques à zigzaguer entre les petites îles et récifs, marée montante bcp de ces récifs disparaissent sous l’eau, des conditions de chaleur très forte, pas un souffle d’air, un échantillon du Pot Au Noir ? J’apprends à Andy à faire des Croque Monsieur et Croque Madame, avec l’accent c’est encore plus savoureux que sur l’assiette, avec des cornichons et du pickels. Deux lignes à la traîne pour le repas du soir. Rien pris ce jour, fait un large bord au large pour revenir vers la côte au vent de travers, raz le bol du moteur... dès le cap Punta Cocos franchi, le vent s’établit NO !!! 4/5 be, notre bord est un peu juste car la houle nous pousse vers la côte, 17H30, on ferle les voiles et moteur jusqu’au mouillage à 2.5 N. Avec la direction du vent et de la houle, je me dis que le mouillage va pas être très confortable, on approche, NON c’est pas faisable un cul de sac à y laisser son bateau si on dérape, on longe lentement la côte on découvre une baie entre deux îles, derrière tout est calme mais l’entrée est étroite et sans carte !!!! on avance très lentement, 100m d’espace entre les cailloux, première tentative full speed arrière, la seconde nous laisse 2.00 m d’eau on ancre à 18h00, dans un lieu lunaire, plage de sable blanc/noir, roches escarpées, forêt vierge et bcp d’oiseaux.





La nuit ne sera pas très tranquille, à l’abri des vagues l’on ressent quand même la forte houle du Pacifique qui se brise sur les récifs. 2h00 du matin !!! une barque de pêcheurs tourne autour, suis debout , ils me demandent si je veux du poisson demain matin, oui bien sûr « quid des croissants, merci pour le réveil en plus de l’alarme de mouillage toute les heures !!!! »





A cause de la marée de 4,00m on bouge bcp et au matin je découvre à marée basse par où nous sommes passés, on a eu bcp de chance, même si l’on est passé 2h après la marée haute, donc 2.00 m d’eau en plus.
Pour moi c’est terminé sans carte papier je ne navigue plus le long des côtes, c’est trop dangereux et stressant.
Nuit en pointillé pour moi, les crew amoureux dorment sans se soucier de rien.........
Position escale Punta Cocholon : 08.14.924 N – 78.55.563 W Dist : 25 N Total Perlas : 87N

Vendredi deuxième jour de février.
Réveil vers 6h00, pas bcp dormi tjs réveillé par l’alarme, l’ancre tenait bien mais on n’avait pas bcp de marge de manœuvre en cas de dérapage. Toute la matinée on prépare le Grand Départ vers Les Galapagos, 850 N, on replie l’annexe, on vérifie toutes les amarrages, Andy cuisine les poissons achetés ce matin aux pêcheurs, un thon et une dorade, sushi ce midi, filet ce soir, + une salade de patates/oignons et le reste des pâtes, on est parés jusqu’à demain midi.
Ce soir bananes flambées car il faut consommer le régime déjà bien mûr, David n’avait jamais mangé des bananes flambées, il est tout excité, marvelous, fabulous, great.....il s’en met plein les moustaches.
Je me répète mais ils sont extras, pour moi quelle aide toujours efficace, dans la gentillesse et bcp d’humour.
13h45, on lève l’ancre les pêcheurs nous ont indiqué par où sortir en sécurité, vent NNW 15 nœuds et mer calme. Bon départ, on avance vite toutes voiles dehors. 18h00, repas du soir et préparation pour cette première nuit en mer. Des quarts de 3h pour chacun, Andy commence à 21h > 24h, David suis > 4h00 car je me suis levé souvent pour régler les voile, le cap et contrôler le croisement des cargos, il m’offre une heure de plus...Le vent est passé au NNW 5/6 be tribord arrière 140° + la houle, pas très confortable mais on va très vite 5.5/6 sur le fond grâce au courant qui porte vers la sortie du golfe de Panama. Je suis bien content de voir le jour se lever et le soleil, ce fut une bonne première nuit pour équipage, sans soucis, sauf l’énergie batteries un peu faible ce matin.

Samedi 3 février : 7h00
Après 17h00 de navigation Position : 07.06.536 N - N – 79.55.500 Dist : 93 N = 5.4 noeuds
(* situation de la journée précédente)
Très beau lever de soleil, sur le Pacifique, Andy se lève à 6h30, seulement 30’ de retard, mais « Oh Cris I’am very sorry », avec sa voix de chouette (l’oiseau) mais pour moi j’avais même pas vu passer les 2h00 de quart. On est tous un peu chiffonnés, mais l’humeur est bonne, déjeuner léger chacun pour soi suivant son désir et l’heure, pour moi j’attaque le restant de pâtes et sauce tomate.
La matinée se passe calmement, on garde toujours une route orthodromique, c'est-à-dire direct cap 235° vers Galapagos car le vent reste NNE mais faiblissant aux heures les plus chaudes, difficile de faire autrement maintenant, sur l’autre bord je vais à angle droit sur la cote colombienne et j’aurais la houle contre mon bâbord, je ne vais pas avancer avec ce vent de 3/4 be. Le vent a tourné au ENE à partir de13h00, excellent, on vire de bord et on reprend un cap 163° vers l’île de Malpelo sur la Lat 4°. Je préfère suivre les conseils du Cornell, c’est trop risqué de faire une route directe.
La vitesse augmente car on est bcp plus au travers, 5/6 kn sur le fond mais la houle est maintenant plus haute et frappe parfois brutalement le bâbord de Petrushka, cela reste correct en confort. Cette option me rassure car c’est l'option préconisée par le Cornell pour passer le Pot au Noir dans sa partie la plus étroite, vu que la ZCI est très N pour le moment, pourvu que le vent se maintienne ainsi. Repas léger, soupe, pain, pommes de terre bacon + ananas frais. Dès 19h30, repos, David prend le 1er quart, le + long > 0h00 ensuite Andy > 03h00 ensuite bibi > 06h00 mais reste en veille toute les heures je me lève pour contrôler la situation. Mais l’alarme de leur montre, que j’entends, leur rappelle d’inspecter l’horizon toutes les 20 minutes... pas possible ce qu’ils mettent comme cœur et volonté à bien faire les choses, ils ont été formés à la NASA ? Dès 03h00, le vent tourne NNE , la mer se creuse vite et déjà les premières déferlantes, ¾ m apparaissent, je réduis un peu, faut garder de la vitesse pour éviter qu’elles nous rattrapent en bas. C’est un peu rodéo, mais ils dorment paisiblement.

Dimanche 4 février 7h00
Après 24h de navigation : Position :05.18.149 N – 80.12.158 W Dist : 125 N = 5.2 noeud
Total , : 218 N
Réveil 7h00 pour les crews, nuit a été un peu chahutée , j’ai dû sans cesse remonter le cap vers la côte colombienne, de 190° à 150° ce matin et ce pour parer les déferlantes et soulager le pilote tjs sur response 1 pour économiser l’énergie, mais aussi pour le confort. A 8h00 après le déjeuner on vire de bord pour revenir vers la route idéale vers île de Malpelo, de plus la houle et les déferlantes viennent sur l’arrière tribord, c’est plus confortable et moins stressant. Tout va bien à bord, ils ont reçu le cours d’homme à la mer !! Andy est un peu mal si elle reste débout à l’intérieur, ils font courageusement la vaisselle, dont je suis exempté formellement.
Jusqu'à 14h30 on fera cap au delà de la route idéale le vent faiblissant, on vire vers un point situé au large de Malpelo et Cali en Colombie, le vent est faible on avance à 3 nœuds sous un soleil de plomb et une mer de plus en plus calme avec une longue houle. Vu notre premier requin, 3/4m qui s’est tenu a distance, 50m et s’en est allé, peu de vie alors que les fonds sont très profonds.
Un certain nombre de grosses branches flottent à la dérive, sur lesquelles des oiseaux se reposent et pêchent autour. Tout le monde prend sa douche à l’arrière on profite du calme même s’il faut bien se tenir car la houle fait bien rouler Petrushka. Après le souper, Choux rouge frais cuit maison, purée et steak de porc en boîte, je démarre le moteur car on ne bouge plus, un vrai bouchon sur le Pacifique, il ressemble au Lac de Genval, les girouettes tournent folles avec la houle, incroyable on avance 4.5n moteur 1700 rpm, ça roule à cause de la longue houle très peu élevé mais on la sent bien. Un SeaBird vient se poser sur le sommet de l’artimon et il y restera plusieurs heures.
Toute la nuit, sous la pleine lune on va avancer au moteur, l’océan est argenté, tous les windows sont ouverts pour avoir un peu d’air, le désal tourne un max on fait 30 l d’eau. Notre route est directe sur Malpelo.

Lundi 5 jour de février : * situation de la journée précédente*
Position : 04.08.376 N – 81.00.808 W Dist : 103 N = 4.29 nœuds (moyen)
(06h moteur No Wind) Total : 321 N
05H30 ; depuis une demi heure je sens le vent qui revient, ok il est de retour NE 4 be j’envoie toute la garde robe et arrête le moulin, ouf du calme, c’est fou comme en peu de temps la houle et les moutons apparaissent déjà on devrait passer au NO de Malpelo (l’île mal coiffée).Ce matin, grand nettoyage, mes deux souris y mettent du cœur, tout y passe, cuisinière, aspirateur, sol à l’eau, la toilette (David the King of de toilet and the kitchen), Andy trie les tomates, légumes et fruits frais, range les équipets , ensuite ils s’attaquent au cockpit, sans oublier de déplacer les panneaux solaires et installer le taud, je suis prié de laisser faire.... I am Sorry, It’s our Job... Bientôt je serai leur invité !!!!!
12h00, Malpelo en vue, île carrée assez haute +- 200m , un vrai trapèze de roches brunes et blanches, pas un soupçon de végétation, un phare au sommet et un portique/grue pour débarquer le personnel d’entretien. Tout autour, des îlots tout aussi escarpés, un peu comme les îles avant Cariacou et Union (London Bridge) impressionnant lorsque l’on est tout près, environ 1N. La mer est peu agitée, faible houle, le courant et le vent arrière NNE 3be, nous portent sur un cap de 253°, Isla Cristobal aux Galapagos au 240°, faudra recaler cela plus tard lorsque l’on touchera les vents de SE. Reste à passer le Pot au Noir ! Une nouvelle espèce d’oiseau, très grand, blanc et ailes blanches et noires avec un bec jaune, quelle beauté dans leur vol, il y en a vraiment beaucoup à proximité de ces îles. Le vent est faible, 8/11n, on avance 2.8/3 nœuds génois, solent, suédoise et artimon, tjs même conditions que ce matin. Il est 21H00, c’est plus le fort courant que le vent qui nous fait avancer, je crois que déjà on touche la ZCI et qu’il faut s’armer de patience, le ciel est merveilleux d’étoiles et de nébuleuses. Avant la tombée de la nuit Venus brille sur le cap de Petrushka, c’est magique ce point lumineux sur notre cap. Compte tenu des conditions de nav et de la zone désertique dans laquelle nous nous trouvons, l’équipage est exempté de quart, je vais profiter seul de cette merveilleuse nuit cela me fera un bon training pour l’avenir, cela devient trop facile avec mes deux extra. Repas : Riz - épinards - saucisses sauce curry/orange un régal, ils sont heureux. Ils adorent ma cuisine, lui un vrai ogre, il nettoie toutes les casseroles, après s’essuie les moustaches pendant 10 minutes et saute sur sa brosse à dents....
01h00, faut me résoudre à mettre du moteur, car on flotte comme un bouchon et c’est invivable, le pilote déclenche sans arrêt faute de vitesse. J’affale tout sauf l’artimon et barre pendant une heure, Sacré Pot au Noir. Cette masse d’eau inerte sous la lune et 3000 m de profondeur !!!!!

Mardi 6 février : Position : 3.40.784 N – 82.30.244 W Dist : 97 N = 4.0 nœuds ( + faible)
(06h moteur No Wind ) Total : 418 N reste : 461 N

Oh quelle nuit, j’ai dormi par 45 minutes, le temps de remplir un bidon d’eau et j’en ai transvasé plusieurs dans une jerrycan, ainsi ce matin on est full, sauf 20l dans le réservoir. Hier tout le monde a pris une vraie douche avec respect impeccable des consignes d’économie : 15 l pour nous trois .
J’ai transféré les photos sur le PC et regardé le ciel étoilé. Mon équipage se lève à 6H30, plein de joie ???? Le ptit dej m’est servi, un œuf sur le plat avec toasts et confiture, elle fait la vaisselle, nettoie le frigo et tous les flacons d’eau, remet des bières et du vin pour la journée.
Lui installe les panneaux solaires, place le taud car il fait torride sans vent, ensuite nettoie au savon + javel les tâches sur le solent, nettoie le rouf au savon, tout cela de leur propre initiative après m’avoir demandé "the jobs for today ?"
Détail significatif de l’état d’esprit de ce couple : ce matin, 7h00, je prends mon café avec Andy, elle se lève et me dit qu’elle va placer les 4 lignes de traîne pour avoir du poisson frais ! C’est elle qui les avait ramenées la veille sous les conseils de David, ce matin elle prend les choses en main, pour 1.60m et 43 Kg toute mouillée... c’est un sacré bout de femme.
Maintenant un peu de Géographie et étude du lieu : Le Pot au Noir : beaucoup d’eau tout autour, un peu ridée et une très longue et faible houle de 1 m, comme les beaux champs de blé du côté de Rupt sur Othain, cela ondule mais en bleu foncé.
10H30 toujours au moteur, le vent très faible, 1/2 be, s’est établi à l’Est et le ciel se couvre de gros nuages blancs dans le NO, le Réseau du Capitaine reçu ce matin confirme une perturbation sur le NO du Golfe de Panama . Modifié le cap vers SE = 201° pour rejoindre plus rapidement le 3° de Lat N où l’on doit trouver les alizés de SE.
13h00, le vent tourne très lentement sur E / SE et je sors le gennaker. La manœuvre se passe très bien en douceur , Petrushka est à nouveau heureux sous voiles. Arrêt le moteur, ouf, et avec 2/3 be on avance 3/4 nœuds sur le fond bien aidés par le fort courant qui sort du golfe de Panama en longeant la côte colombienne, il fait vraiment très chaud en plus, c’est un vrai désert, pas d’animaux marins, pas d’oiseaux et pas de poissons pour le repas. A la veille de mon anniversaire, bilan de ma santé : tout va bien, quelques rougeurs sur les fesses, l’usure du short, la piqûre d’insecte (qui date de Saba) à l’épaule qui me chatouille régulièrement, mais pas de récents bobos, le moral est bon. Mes cheveux commencent à être un peu longs. Je me lave partout régulièrement donc je suis propre dehors et même dedans car boisson, 2 bières par jour comme eux et la bouteille de vin le soir pas plus car le stock est limité à la durée du trajet.
Profitant de la mer d’huile, on vient de transvaser 70l de gasoil des Jerrycan au réservoir, il est plein. Consommation vraiment faible à peine 2 l à l’heure à 1600 RPM. L’état de Petrushka est parfait, pas d’usure ni de problème en plus très propre grâce « au personnel de cabine ». Seuls les becs du réchaud sont en mauvais état, quelle consommation d’allumettes pour y mettre le feu, les brûleurs sont usés. Fin de journée, toujours le calme, vent et mer et on termine le couscous enrichi de tomates fraîches et d’oignons + reste du choux rouge, pas de viande, ni tjs pas de poisson. On rentre le gennaker à la tombée de la nuit trop dangereux si le vent devait arriver mais il nous a bien aidé avec ces 145 m² et ce vent léger, les autres voiles sont trop lourdes, manque d’air donc à nouveau moteur lentement vers un cap direct sur l’Archipel de Colon, des îles des Galapagos portent les noms des vaisseaux de Christophe Colon. pourquoi ?
Espère toucher du vent cette nuit, ce serait un beau cadeau d’anniversaire.

Mercredi 7 Février 2007 : Position : 02.36.678 N – 84.00.705 W Dist : 124 N = 5.16nœuds (12h00 moteur No Wind) Total : 542 N reste : 387 N

6H30, Happy Birthday Cap et on y va pour le refrain avec une bougie sur un P’tit Lu, super chouettes ces deux là. Je vais les mettre aux fers jusqu’au Chili..... Nuit tjs aussi calme, moteur, moteur et encore moteur, 12h à régime lent pour la consommation et le bruit. Bien dormi de 20h à 03h me levant que trois fois au changement de quart et petit besoin naturel. J’ai fini la nuit de quart en étant témoin d’un phénomène astral, soit un satellite ou une comète rentrant dans l’atmosphère, une grosse boule de feu extrêmement blanche comme du magnésium qui descendait pendant à peine 10 secondes, vraiment surprenant.
Dès 7h00, le gennaker était envoyé, moteur coupé, vent ESE 3 be 8/10 nœuds
Sog : 5,1 nœuds - speed : 3.74 nœuds, le calme on écoute ce merveilleux Mozart, le soleil se lève tribord, tout orange, bâbord la mer est rouge avec la transparence du spi, le ciel s’est habillé de beaux flocons blancs, le Pacifique a choisi son plus beau bleu et Petrushka est pourpre de bonheur avec sa grande écharpe et fier d’arborer le drapeau américain bâbord et équatorien tribord, quel beau début de journée d’anniversaire.
Depuis ce matin j’ai droit à des « Yes Cap ou Yes Sir... », les coquins, c’est un manque de respect !!
12H00, vent ESE bien établi, 4be 10/13 nœuds, Petrushka trace à 6.5/7 nœuds sur le fond et mange des milles, direct sur la première Ile, San Cristobal encore bien loin, mer belle faible houle, petites vagues super, super.
C’est vraiment un bon bateau et je le connais si bien maintenant, plein de complicité et j’ai pleinement confiance et le contrôle en douceur, il me le rend bien, sacré PETRUSHKA !
Longue sieste de 1h, normal c’est ma fête, le vent a grimpé d’un cran, 4/5 be.
Maxi 15 nœuds mais tout de suite la mer est un peu plus agitée, donc cela glisse moins en douceur.
Je suis exempté de cuisine, because You are the King of the Day !!!
Une journée entière sous gennaker vraiment super, pour la nuit on change de toilette, ce sera du blanc complet, genois-suédoise-artimon. Repas excellent, pâtes crème fromage et toasts à l’aïl. J’ai trouvé à Panama de la crème culinaire Nestlé en boite, super bon + une bouteille de champagne Argentin Brut, pas mal. David imite parfaitement Popeye, Michael Jackson, les Bee Gees, Elvis etc... Et il s’est trouvé deux nouvelles marottes (il y avait déjà la sieste et la bouffe-moustaches) maintenant les nœuds, tout ce qui pend il fait des nœuds, et encore un au dessus, et encore un de sécurité le tout bien serré, tu vois le travail pour déplacer les panneaux solaires, défaire le sac du gennaker, les lignes de pêche et le reste... Secundo, la pêche, un régal, il change les leurres, à l’endroit, à l’envers, remonte les lignes sans arrêt depuis qu’il a pêché des algues et une toile plastique... , mais du poisson nada, demain je lui accroche une boîte de sardines pendant sa sieste..... Sa souris, elle écrit son petit cahier, comme toutes les filles, fouine, range, trie les fruits frais et légumes (belle conservation) nettoie une fois encore le frigo, ses petites culottes (tjrs le même contrôle avant ? sniff sniff), elle voulait faire mon linge, refusé de peur qu’elle tombe d’asphyxie... Ce qui est beau aujourd’hui c’est qu’à l’ère des super jets, des transports lointains sans effort, je traverse les océans à la voile lentement, avec efforts, c’est certainement le résultat d’avoir trop lu Alain Gerbault, Moitessier et tous les autres ; un jour on finit par prendre ses rêves pour des réalités et en plus les REALISER !

Jeudi 8 ème jour de Février : Position : 01.35.526 N – 85.39.723 Dist : 117 N = 4 ;87 noeuds
( 4h00 moteur fin de nuit No Wind) Total : 659 N Reste : 273 N
Une nouvelle journée, déjà 6 jours en mer, pas vu passer le temps.
Mais quel désert, pas un bateau ni un animal marin, sauf le requin le 2è jour et quelques oiseaux.
La nuit a été bonne, bien dormi, tout était calme le vent a chuté lentement et à 3h00 il a fallu se résoudre à mettre du moteur, seul le courant nous faisait avancer à 2.3 nœuds, le moment de mon quart, ce rythme me convient bien, je me lève 2/3 x entre 20h et 03h00 pour contrôler, pour eux aussi cela convient, une fois c’est l’un qui fait le quart le plus long de 20h à minuit, après c’est l’autre, donc tous un minimum de 6h00 de sommeil + siestes donc forme et humeur au zénith.
A 7h00, on envoie le gennaker pour la journée et je prépare un super english breakfast avec de la musique classique, Vivaldi, Sabat Mater..., mais oui David c’est un chanteur belge très connu...
8h00 pour eux le ménage dont je suis exclu définitivement, ce matin le meuble cuisine est passé au peigne fin et le cockpit et demain s’il ne pleut pas et pas trop froid ...les carreaux, c’est rare du bon personnel de nos jours, efficaces, propres sur eux et polis, c’est important le respect du Capitaine !
Maintenant 10h00, c’est récréation, ils peuvent courir dehors mais pas dans le préau car il fait beau, j’ai mon sifflet pour que le garçon ne taquine pas la fille, hier je lui ai confisqué ses billes (en verre..) car trop bruyant et dangereux, à la place une ficelle et le livre des nœuds, il s’applique bien , il serre très fort, la bobine va y passer... la fille est plus raisonnable, elle lit, dessine et écrit dans son joli petit carnet de poésie, elle ira loin dans la vie...elle m’a promis que je pourrais mettre une dédicace à l’arrivée.
Petrushka glisse tout seul, 10/13nœuds de vent, mer calme petite houle longue, sog 5.5/6 nœuds.
Cet après midi le vent a mollit lentement, tournant à l’Est mais avec le gennaker on continue à 4/4.5 nœuds.
Le piège de la boîte de Tuna a fonctionné à merveille, on l’a surpris au réveil de sa sieste encore tout endormi il a plongé sur la canne à pêche qui faisait un bruit pas possible, Andy faisait l’angoissée et des « Darling, please don’t miss our first fish since six days, » moi, plein de conseils « please slowly, more quickly, etc… » lui concentré comme pas possible il ramenait la longueur de fil, et on le mitraillait avec nos cameras, je te dis pas le fou rire à l’arrivée, je crois même que dans la boîte, le Tuna riait aussi ... Pour me faire pardonner j’ai préparé une bonne potée au choux, j’en ai fait des galettes que j’ai rissolé dans la poëlle, quelques feuilles sautées au miel et caramélisées pour décoration et tranche de jambon, encore super repas , Andy regarde et prends des notes, elle comprend pas que je n’utilise pas un livre de cuisine. 18h30 après avoir bien regardé le ciel, je prends la décision de conserver le gennaker cette nuit, le vent est faible E- ESE 7/9 nœuds, mer calme, seul une bande de nuages dans notre NE à surveiller, l’autre solution c’est moteur toute la nuit, non merci.
On avance entre 4/5 nœuds, super. J’assume le quart jusqu'à 02H00, j’observe les nuages et je règle en permanence et finement le pilote, le XTE ne dépassera jamais plus de 1.80 N de la route directe sur Isla Cristobal, ensuite David et Andy me relaient, Petruskha glisse dans un doux calme impressionnant, à peine le bruit de l’eau sur la carène, un vrai bonheur, la nuit est plus noire, Madame la Lune s’est faite plus petite au dessus de mât, elle apparaît derrière nous et se couche dans l’axe, sur notre cap et toujours les millions d’étoiles.

Vendredi 9 Février 2007 : Position : 0.39.21 N – 87.16.512 W Dist : 113N = 4.70 nœuds
Full Gennaker Total : 772 N Reste : 165 N
Après une belle nuit sous voile, un court mais réparateur sommeil, le point ce matin est formidable, malgré le peu de vent on a fait une belle moyenne, bcp d’attention consacré à régler la route cela a été payant et aujourd’hui on passera l’EQUATEUR 00°.00’.00 Lat Nord. On sera désormais dans l’hémisphère Sud, faudra sacrifier à la tradition du baptême pour l’équipage très gentil, photos avec collier et déguisement et ouvrir la bouteille de champagne chilien que j’ai prévue pour cette occasion. Un verre pour Neptune, un verre pour le bateau, un pour l’Equipage.
Comme d’habitude depuis qu’on a quitté le Pot au Noir, le matin vers 9h00 le vent revient 4 BE, 12/15 nœuds SE jamais plus et alors on file tjs entre 5.5/7 nœuds un régal car la mer est peu formée, le pilote sur Response 1 tient bien la route sans effort, on l’entend peu, l’éolienne tourne bien et les panneaux solaires chargent, l’équipage fait ses devoirs, Andy, les windows int/ext et David nettoie avec une brosse à dents les lattes du cockpit, je l‘ai à l’œil au cas où il se frotterait les dents pour en manger les poils.... Après midi calme, comme d’habitude aux heures les plus chaudes le vent est tombé un peu 2/3 BE mais un très longue houle plus creusée s’est installée, par moment on ne voit plus l’ horizon pas inconfortable mais plutôt un somnifère car on a tous dormi plus de 1 heure cet après midi.
21H00 : POS : 00.00.000 Lat N – 88.15.988 W GPS : 8804 N Equateur franchi sous voile, vive l’hémisphère Sud. Petite cérémonie gentille, dans la marine on respecte les traditions, quelques photos pour immortaliser le moment.

Cette nuit on a gardé du vent contrairement aux autres jours, tjs SOG 4/5, la mer est fluorescente de plancton, de chaque coté, les moustaches et le sillage, la t° de l’eau a chuté de 2.5° = 27.3° on croise un cargo, on dépasse deux voiliers dont un très près, on a dû nous prendre pour des extra terrestres lorsque j’ai éclairé le gennaker avec le spot, une grosse boule rouge à 400m sur leur bâbord, quelques clignotements de lampe pour un salut amical, à 2h30, un chalutier en pêche me cause plus de soucis, dans notre cap il se déplace sans cesse et avec le gennaker j’ai peu de marge 10° bâbord/tribord, finalement il dégage ouf car cela commençait à être un peu chaud. Je reste de quart pour profiter de cette dernière nuit avant notre arrivée.

Samedi 10 Février : Position : 00°23.846 S – 88.57.43 W Dist : 121 N = 5.04 nœuds
Total : 893 N Reste : 46 N ETA +- 18h.
Suis un peu fatigué ce matin, nuit courte et agitée mais un bon vent nous pousse toujours direct sur San Cristobal. Au lever du jour je découvre une petite déchirure ¾ cm dans le haut de Gennaker, 09h00 j’affale tout pour recoudre et placer une emplâtre autocollante que Papou avait été chercher. 10h00 on renvoie, cela accroche dans la filière, deuxième petit trou vite réparé. 11h00, on renvoie le gennaker, les réparations sont lisses, tout ok.
Le vent s’est établi Est 4/5 BE entre 13/18 nœuds sous rafales, mer un peu plus creusée, on trace entre 5.5/7 nœuds, mais sans à coups, je surveille le gennaker, mais sous une rafale, brusquement le gennaker part en lambeaux, la grosse TUILE, quelle désolation, quelle tristesse, je réagis vite pour éviter de perdre tout dans la mer. On ramasse tout à bord, j’examine la cause, une couture principale du bord d’attache en haut a lâché déchirant tout le reste, c’est sûrement un défaut de fabrication comme la première avarie, un mauvais collage d’un des éléments de la voile, mais cette fois c’est irréparable sauf spécialiste... C’est à l’avenir qu’immédiatement je pense, que vais-je faire par petit vent... suis abattu comme toujours quand il y a mal à Petrushka, mais depuis près de 2 ans pas de casse, cette fois j’y passe. Suis triste. Mais comme disait Eric Tabarly ce n'est que fortune de mer, ce pourrait être pire, le mât aurait pu tomber...
Heureusement les Iles Galapagos sont en vue, elles sont toute vertes et il est temps de les admirer. Mais on se traîne vent arrière, deux catas sous gennaker me dépassent... j’ai les boules, "Aqualup" du Québec passe à 50m, on se fait de grands signes, photos réciproques, mais chez nous pas le moral, tout l’équipage encaisse, personne n’a faim.
On longe la côte de San Cristobal, superbe, trois grands volcans entourés de plaines toute vertes, plages de sable jaune et déjà le comité d’accueil, les oiseaux qui tournent autour de Petrushka, se posent devant sur le balcon, sur le mât d’artimon, sur l’eau tout autour, « Bienvenue dans le Monde Animal, ici tout le monde se respecte ... On vous accueille gentiment... pensez-y ».
15H30 moteur et voiles, on dérive trop vers la côte et notre ETA s’allonge, arrivée 19h00 trop tard.
Alors que depuis la pointe SSE tout était verdoyant, une zone aride, brune, noirâtre, seulement des petites plages de sable jaune, normal une chaîne de petits cratères surmontent cette zone et la dernière éruption date de 1996, mais petit à petit la nature grignote et le vert réapparaît , la nature est belle. Au moteur, je trace au plus près de la côte en surveillant bien les fonds, ces îles sont volcaniques donc de l’eau très près de la côte, l’avantage on distingue bien les détails et c’est du jamais vu, des plaines bien vertes, des petites montagnes et volcans un échantillon de ce que la terre peut offrir, ....que nous réserve la faune et la flore ?
Cette île est longue 44 km et assez haute, 914 pieds à l’ ESE et 2000 pieds à l’Ouest.

A 2 milles de Puerto Baquerizo Moreno, petit port de l’Ile de San Cristobal, comité d’accueil : des otaries, elle nagent autour du bateau. Peu de voiliers dans cette petite baie, port de pêche principalement, escale obligée pour les formalités. Une vedette des Costa Guardia s’approche, nous salue, nous indique le mouillage et nous invite à venir les voir lundi matin. L’endroit est calme, bien abrité, constructions locales sans modernisme. L’eau est d’une grande transparence et très fraîche 25.5° le bain est agréable. Beaucoup de poissons mais le plus drôle ce sont ces centaines d’otaries, partout dans l’eau tout autour de nous, sur les barques de pêche, sur la plage du village, sur les marches du quai, les petits sont hyper mignons avec leurs petites moustaches, c’est sans agressivité. Les jours prochains j’aurai l’occasion de t’envoyer d’autres commentaires sur ces Iles Merveilleuses.

Position : 00.53.758 S 89.36.712 W Dist du jour : 51N Distance Totale 944 N
Durée totale : 195 Hrs 8 jours 12 hrs Moyenne générale : 4.8 nœuds

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