



C'est à partir de cette heure-là, ou tôt le matin, qu’il faut profiter de la beauté des lieux et du calme. Enfin le calme fut très relatif car nous étions toujours en période de Can’aval (comme ils disent ici avec leur accent créole chantant, qui efface les r et qui semble ajouter des voyelles un peu partout) et nous avons eu droit, le dimanche après-midi au cortège avec camion orchestre ; le lundi à la soirée pyjama : les filles en pyjama et les garçons en robe de nuit ou nuisette sexy. J’avais prêté à Christian une petite liquette en ton dans laquelle il avait réussi à se glisser et, faisant fi de tout sens du ridicule, on a fait la fête avec les Saintois. Petit délire assez réussi ! Et le mardi, c’était Mardi Gras. Les belles avaient revêtu leurs jolies robes aux couleurs vives, relevées à la taille pour laisser apparaître les dentelles blanches de leurs jupons, le carré de madras en guise de coiffe et le foulard sur les épaules.
Et puis des bijoux, faux or, faux argent, morceaux de miroirs, breloques en tout genre. On aime le criard, le clinquant, le voyant. Les déguisements sont loufoques, burlesques, grotesques, parfois de mauvais goût, obscènes. Mais tout le monde est là pour s’amuser, faire la fête, danser, se contorsionner au rythme des tambours et de la clarinette, en scandant toujours les mêmes paroles. Avec force déhanchements et coups de rein effrénés… Aux Saintes on fera aussi la connaissance de Raoul, vieux Saintois de 79 ans, ayant quitté son île à 18 ans et revenu là il y a 3 ans « pour
mourir chez lui ». Mais ce n’est pas pour tout de suite car Raoul est en pleine forme ! Il a derrière lui 47 années de service ds l’Armée Française, la DGSE (les services secrets !). A l’en croire – car nous avons appris à tenir compte d’une certaine propension antillaise à la mégalomanie, sinon à la mythomanie…- il a eu une vie agité et bien remplie, ayant baroudé dans tous les coins du monde, fait l’Algérie, l’Indochine, le Vietnam, eu des amours tumultueuses avec une splendide espionne russe au doux nom de Tatiana, soûlé à mort, au sens propre, des soldats anglais qui lui avaient manqué d’égards… Mais
Raoul parle aussi merveilleusement de son île et nous acceptons avec plaisir ses invitations à l’apéro puis à déjeuner dans sa gargote. Promis Raoul, on t’enverra de belles cartes postales.



Après les Saintes, cap sur Marie Galante, qui n’est pas vraiment sur notre route mais dont le nom nous fait rêver depuis si longtemps. Ile ronde, plate, verte, agricole, quel contraste avec les Saintes.






Nous louons un scooter pour faire le tour de l’île (à notre tour de pétarader un peu). Ce n’est pas plus cher et nettement moins fatiguant que les 2 VTT que nous avions envisagé. Il y a des plantations de cannes à sucre partout. Il reste quelques vieilles distilleries et une seule sucrerie encore actives.







Nous rencontrons enfin Luc et Nicole, un couple de belges que nous pistons depuis quelques temps. Un ami de Christian nous a signalé que Luc, qui est son beau-frère, navigue aux Antilles et nous l’avons contacté par e-mail. C’est à Marie Galante que nos routes se croisent pour la première fois. Nous passons une soirée très sympa sur leur magnifique catamaran, très


Le 8 mars, arrivée à la Guadeloupe, que les Caraïbes appelaient Karukera, « la terre aux belles eaux ». Nous débarquons côté Grande-Terre c'est-à-dire l’aile droite du papillon (prenez une carte de l’île, vous verrez qu’elle a cette forme), à l’extrême sud-est, à Saint François, où le mouillage n’est pas facile.
L’entrée du petit lagon est barrée par de nombreux récifs. La passe est très étroite mais bien balisée. Il ne faut pas y pénétrer par forte houle d’est, mais aujourd’hui le temps est calme. Nous ancrons juste au bord du petit chenal, avec pour la première fois 0 mètre sous la quille au sondeur. C’est un peu angoissant de manœuvrer avec pas d’eau sous le bateau. On est sur fond de sable bien sûr, sinon pas question de ce genre de fantaisie. Et puis en fait, il reste quelques centimètres de liquide sous le ventre de Petrushka, car on a mis un talon de sécurité d’environ 50 centimètres en paramétrant le sondeur. L’eau est très belle, très claire dans le lagon, mais nous serons un peu déçus par Saint François, où on trouve essentiellement des hôtels, un golf 18 trous, des boutiques et des restaurants, et une marina récente mais très mal conçue car sans évacuation des eaux dormantes. La marina est dans un cul de sac et les eaux y stagnent, ce qui veut dire qu’elles sont sales et très nauséabondes. C’est là que nous devons accoster avec notre dinghy et il reviendra si dégoûtant de nos visites à terre que nous réduirons celles-ci au strict minimum. Le vieux port de pêche a pourtant lui un certain charme. Le 10 mars au matin nous appareillons pour Pointe à Pitre (PAP). Nous avions prévu un arrêt à Sainte Anne, où nous aurions pu saluer le papa de Dominique, ma collègue de boulot, mais la météo ne s’y prête pas. Le vent s’est levé pendant la nuit et la mer est agitée. Nous n’avons pas envie de traîner au bord des récifs de Sainte Anne. Dans le petit chenal de sortie de Saint François, par seulement 7 à 8 mètres de fond, trois dauphins nous escortent un petit moment. C’est magique. S’il n’y avait pas la barre à tenir, je sauterais d’excitation tout autour du pont. Enfin mes premiers dauphins en mer !

La navigation est très agréable jusqu’à PAP, avec vent et houle arrière. On file à 5, 6 nœuds sous quelques grains pas méchants.
PAP se trouve au début de la Rivière Salée, qui sépare les 2 ailes du papillon. Nous mouillons au coin du chenal d’entrée vers la marina, par environ 10 mètres. Ici l’eau n’est pas transparente, les fonds sont vaseux et le port commercial n’est pas loin avec ses gros transcontainers. Pour une fois nous ne plongerons donc pas pour vérifier que l’ancre est bien crochée. Nous passons 5 jours à PAP, 5 jours de pluie ou du moins très couverts. Sale temps pour les touristes.
Nous visitons le marché du 
centre sous une pluie à la belge. Mais c’est coloré, animé, il y a des étals magnifiques de poissons, d’épices, de fleurs tropicales. Christian est heureux car les doudous lui donnent du « mon chéri » par-ci et du « mon amour » par-là. On visite le musée Saint John Perse, très décevant, indigne du nom de musée. Le bâtiment, de style colonial, est très joli mais à l’intérieur il n’y a que de vagues photos de l’illustre poète, à côté de dessins de plantes et fruits tropicaux et de quelques anciennes tenues créoles. On profitera de notre séjour à « la Pointe » comme disent les guadeloupéens, pour refaire un avitaillement, un grand nettoyage, de petits travaux, une grosse lessive et pour contacter une entreprise qui pourrait poser 2 panneaux solaires supplémentaires. On attendra le devis et on comparera les prix à Saint Martin (zone franche) et on avisera ensuite. On fait aussi un repérage en zodiac (toujours sous la pluie) sur la Rivière Salée car nous avons décidé de la traverser pour éviter de contourner Basse-Terre, l’aile gauche du papillon, que nous aurons le loisir de découvrir lorsque nous redescendrons vers le sud, d’ici environ 2 mois. La Rivière Salée ne peut être empruntée que par des bateaux à faible tirant d’eau : normalement, les bateaux calant moins de 1,80 m peuvent passer, quitte à toucher de temps en temps la vase molle. Petrushka cale 1,75 m. C’est juste mais ça devrait passer, d’autant que le jour J nous aurons la marée haute au lever du jour. Il y a deux ponts sur la rivière, qui ne s’ouvrent qu’une seule fois par jour, respectivement à 5H et 5H30.




La veille de la traversée, nous quittons notre ancrage dans l’après-midi pour aller nous accrocher à l’un des trois corps-morts (bouées) installés juste avant le premier pont. Ceci nous permettra de dormir ½ heure de plus et surtout nous évitera de faire dans le noir la manœuvre de remontée d’ancre. D’autant que nous craignons de devoir nettoyer chaîne et ancre à grands coups de seaux d’eau, rapport à la vase du fond. Nous avons vu plusieurs de nos voisins à l’œuvre ! Le 16 mars donc, réveil à 4H00. A 4H45 nous sommes en stand by devant le pont de la Gabarre, avec trois autres bateaux. A 5H le pont se lève. Il faut bien viser, c’est étroit. La lune est pleine et nous éclaire de son œil rond. Il fait calme, on glisse au milieu de la mangrove encore ensommeillée.
C’est magnifique.
A 5H30 le pont de l’Alliance se lève à son tour pour nous laisser le passage. Peu après, il y a un endroit avec très peu d’eau et on racle le fond vaseux. Puis c’est le lever du soleil dans le Grand Cul de Sac Marin, où la rivière s’ouvre sur la mer. Mais avant la pleine mer, il y a environ 10 miles à parcourir au milieu des bancs de corail et la Passe à Colas. Il faut identifier et suivre les balises très scrupuleusement, sous peine de s’empaler sur un des pâtés. Vers 9H, on s’arrête à Port Louis, au NO de l’aile droite du papillon. Il n’y a pas vraiment de mouillage prévu là, pas même une baie abritée, ni de marina. Mais on a envie de voir ce charmant village de pêcheurs et sa belle plage. 
Nous ancrons face à l’église. On commence à être des pros de la manoeuvre ; moi à la barre et Christian à la chaîne et à l’ancre. Quand on accroche, un peu de marche arrière et Christian lâche de la chaîne à volonté. Nous sommes seuls au mouillage pour la première fois. On se fait un super petit déjeuner, omelette comprise. On met l’annexe à l’eau et on débarque sur la plage pour découvrir cette petite ville calme et très sympa. Il fait chaud et beau à nouveau. A croire qu’il suffit de quitter « la Pointe » pour retrouver le ciel bleu. On fait le tour du bourg. Christian a oublié ses chaussures. 










Le 20 mars à 6H00 nous quittons Port-Louis dont nous avons apprécié le calme, la sérénité et la convivialité. Le moteur de Petrushka démarre, l’arbre d hélice tourne bien rond. C’est toujours un allié précieux en cas de mauvais temps et pour les manœuvres de mouillage et d’accostage.
La traversée à la voile vers Antigua est splendide et calme. Le soleil devient brûlant en début d’après-midi. On installe un grand parapluie dans le cockpit. Efficace ! Antigua est une île de forme arrondie, sèche, en partie corallienne, en partie volcanique, pas très haute (400 mètres de sommet).
La côte est très découpée et offre de bons abris aux bateaux en cas de coup de vent. Nous allons à English Harbour, haut lieu du nautisme. C’est une baie fermée qui offre une protection par tout temps, ce qui la fait utiliser comme trou à cyclones par la flotte britannique des Antilles depuis près de deux siècles. Nous mouillons devant la Freeman Beach où il y a déjà pas mal de monde. Nous recommençons notre manœuvre d’ancrage, la première nous ayant mené trop près à notre goût de notre voisin arrière. Si le vent tourne, on finira contre lui. On maîtrise à présent bien la technique et nous ne craignons plus de recommencer la manœuvre plusieurs fois s’il le faut. Ensuite on écarquille les yeux autour de nous. C’est absolument magnifique. Face à nous, une belle plage en demi cercle abritant de jolis bungalows dans les tons pastel et de superbes villas sur les hauteurs.
Une végétation dense recouvre toute la colline. Le côté vers l’entrée de la baie se termine sur Charlotte Point, quelques cailloux dans l’eau où batifolent des « snorkleurs ».
De l’autre côté de la baie se prolonge le chenal vers le Nelson’s Dockyard. English Harbour est la base de l’Antigua Race Week qui se tient en avril, et de l’Antigua Boat Show, en décembre. C’est la Mecque du nautisme aux Antilles. La réglementation veut qu’on ne puisse pas mettre pied à terre avant d’avoir accompli les formalités d’entrée, et ce par le seul capitaine ! C’est fou comme les règlements, taxes et formalités sont variables d’un pays à l’autre. Et plus le pays est petit et fraîchement indépendant, plus c’est cher et compliqué. Pour aujourd’hui il est un peu tard, nous sommes arrivés vers 15H mais notre installation prend toujours un certain temps. On se ferra quand même une petite ballade de reconnaissance des lieux avec l’annexe, en fin de journée. On va traîner autour des magnifiques unités au Dockyard, puis jusqu’au fond du bassin de Ordmann Bay, dans la mangrove (les moustiques et la boue…). Le lendemain matin, nous allons ensemble faire les formalités. Si les autorités y trouvent à redire, on jouera les naïfs. On découvre en détail le Nelson’s Dockyard, ancienne base navale de l’Amiral anglais du même nom. 
Les bâtiments principaux de l’ancienne base ont été admirablement restaurés, avec goût et simplicité. Ces constructions, et en particulier le bassin de Nelson, ont été sauvées pour la postérité grâce à un certain commandant Nicholson, arrivé aux Antilles sur son yacht anglais peu après la seconde guerre mondiale. Nicholson s’enticha de ces séduisantes ruines abandonnées et s’installa dans l’ancien quartier des officiers. Puis il réussit à mobiliser des énergies et à réunir des capitaux pour restaurer la base navale : la voilerie, le quartier des matelots, la scierie, l’atelier de menuiserie, le corps de garde, la cuisine, les entrepôts de poudre, … Et aussi l’ancienne résidence de Nelson, devenue aujourd’hui un musée. Quelques boutiques, bars et restaurants se sont installés dans ces belles vieilles pierres grises, plutôt harmonieusement. Et puis il y a de jolis jardins, du vert suave rafraîchissant, de la pelouse.Nous poussons la ballade jusque Falmouth Harbour, qui est une immense baie abritant des énormes yachts et voiliers de milliardaires. 

Un autre monde… Mais c’est joli à regarder. On fait quelques emplettes : le rhum brun local (les Anglais l’aiment brun, on y ajoute donc du caramel) et des steaks, pour inaugurer le barbecue du bord ce soir, pour fêter le printemps. Et puis on fera aussi de vraies frites, une fois ! Nous prendrons le temps d’aller en bus voir St John’s, la capitale. Petite ville sans grand intérêt sinon sa belle cathédrale aux tours jumelles visibles de partout. L’intérieur est tout en bois, du haut en bas, c’est comme s’il y avait deux églises en une, l’extérieure en pierres et l’intérieure en bois. C’est pour la protéger des cyclones nous dit une vieille bigote. Au port sont amarrés d’immenses paquebots de croisière pleins d’Américains. Dans les rues on les repère à 200 mètres ; une tête rouge plutôt d’âge mûr, un chapeau, une chemise bariolée, beaucoup de gras, un short, des jambes blanches souvent cagneuses (c’est pas les sportifs qui s’offrent ces croisières ouatées…), des chaussettes blanches et des tennis. Et ça se promène en groupes, ça parle fort et ça se tient assez mal. C’est à croire qu’il existe une usine quelque part qui les fabrique, ils sont tous faits du même moule. Aux abords du port, des boutiques de luxe free taxe, surtout des bijouteries, et puis des taxis qui cherchent activement le client. 
Quelques jours de randonnées, découvertes et rencontres plus tard, nous quittons English Harbour et Antigua. Nous longeons les côtes sud puis est. La terre vue de la mer est très belle, avec des alternances de collines rondes semées d’anciens moulins à sucre, de falaises abruptes ou creusées en grottes mystérieuses, de plages de sable blanc et de gros rochers secs qui s’avancent dans l’eau parfois si loin qu’ils y forment des îlets. Antigua est une île sèche où il pleut rarement et il n’y a ni sources ni cours d’eau. Elle n’est pas assez élevée sans doute pour accrocher les nuages qui passent. Il y a cependant une flopée d’hôtels pour touristes aisés. La plupart s’intègrent plutôt bien au paysage (les hôtels ! pour ce qui est des touristes, mon avis est plus réservé…).










Notre destination suivante est Barbuda, la petite sœur d’Antigua. Barbuda est une très petite île corallienne entourée d’un labyrinthe de récifs sur lesquels plus de 200 bateaux se sont échoués au cours des siècles. Hum, hum… il faut donc être particulièrement prudent à l’approche, d’autant que même les cartes récentes ne sont guère fiables du fait de la croissance continue du corail.
Antigua et Barbuda font partie du même plateau corallien et sur les quelques 35 miles qui les séparent, la profondeur ne dépasse pas 25 mètres. Barbuda est une île basse (40 m de sommet) et on ne la distingue que très tard. Nous visons Cocoa Point, au sud-ouest. Il y a cinq bateaux au mouillage quand nous approchons doucement, en contournant le Palaster Reef. Nous avons calculé notre arrivée en début d’après-midi, avec le soleil derrière nous pour mieux discerner les pâtés de corail.
Nous ancrons avec moins de 3 mètres d’eau transparente sous la quille. Ce n’est qu’alors que nous apercevons, à 20 mètres à peine à bâbord, quatre pâtés de corail à fleur d’eau ! La sortie devra s’opérer en douceur. Et dans l’immédiat on plonge vérifier l’ancrage et inspecter les patates de corail les plus proches. Dessous c’est superbe. Plein de petits poissons colorés. Christian entrevoit les antennes d’une langouste. Du coup il reste sous l’eau des heures avec son crochet, dans l’espoir de s’en faire un extra pour ce soir. Mais la langouste a plus d’un tour sous sa carapace et les anfractuosités du corail jouent pour elle… A Barbuda, à part des kilomètres de plage de sable fin, quelques cocotiers, une minuscule piste d’aviation, un grand lagon central qui donne sur la seule petite ville et capitale, Codrington, et quelques hôtels perdus mais très confortables, il n’y a que du calme bleu. 
Au bout de la plage où nous mouillons, il y a le Cocoa Point Lodge, un havre de paix et de tranquillité pour quelques Américains en quête d’isolement. Notre promenade le long des kilomètres de langue de sable nous y amène, passablement assoiffés. Nous demandons, poliment, si on peut boire quelque chose mais on se voit répondre « for guest only ». On insiste pour avoir au moins un verre d’eau et, à notre grande surprise, nous nous voyons priés par le gérant en personne de déguerpir vite fait et de laisser se reposer entre eux ces braves gens. Quel accueil ! On est pourtant au bout du monde et on n’a caché aucune bombe dans nos maillots de bain. Retour au zodiac. Nous affrontons les gros rouleaux de la plage et l’un d’eux nous renverse presque. Demi tour urgent vers la plage pour vider l’eau et le sable embarqués et vérifier l’étanchéité du sac contenant notre appareil photo. Le deuxième essai sera meilleur.
A bord on fait du pain, enfin on essaie. Les deux premières tentatives ne seront guère concluantes. Le four est moins performant que celui de la maison, la levure est trop ceci ou la farine pas assez cela… On se répartit aussi les petites corvées ; vaisselle, changer de place les panneaux solaires selon l’angle du soleil, mettre à l’eau l’annexe puis son moteur, ou la remonter à bord, ranger, nettoyer, siphonner l’eau douce des bidons pour se laver, cuisiner, … 
Au bout de 2 jours on quitte Cocoa Point, vers midi, avec le soleil au zénith pour que les passes entre le corail soient bien visibles. Christian à la barre et moi à la pointe avant pour indiquer le chemin. On va à Low Bay, un autre mouillage proche du lagon au centre de l’île, avec la vague intention de rejoindre Codrington, de l’autre côté du lagon. Mais il se révèle impossible de traverser avec notre annexe ce lagon immense. Il n’y a pas assez d’eau (de 20 à 60 cm) et beaucoup trop de vent. Tant pis pour les salamalecs de formalités de sortie ! A Saint Barthélemy notre prochaine escale, en territoire français, ils se ficheront très probablement que nous ayons ou non été très scrupuleux envers l’Administration d’Antigua- Barbuda. 








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