

Remise à l’eau le 7 juillet. Petrushka est propre, frais et pimpant. Retour à St Georges pour quelques jours d’avitaillement. Quelques ballades encore avec nos amis Normande et Claude à travers l'île. Et Christian peut voir les derniers matchs du Mundial.


Le 11 juillet en fin de journée, nous quittons Grenade pour les Testigos, les îles par lesquelles nous ferons notre entrée sur le territoire vénézuélien.
Le 11 juillet à 18H30 nous quittons la belle Grenade pour une navigation de 95 miles vers « Los Testigos ».

Nous quittons donc St George’s vers 18H30, sous de grosses averses. Lorsque la nuit tombe, la pluie se calme, le vent aussi. Le ciel reste nuageux et la lune est cachée. La navigation est vent arrière, de 15 à 20 nœuds. C’est inconfortable. Je me repose un peu et je prends mon quart à 23H30. La navigation est meilleure. Nous filons à 6-7 nœuds sous la pleine lune. Nous croisons un seul gros cargo pendant mes 2H30 de quart. Christian prend le relais de 2HOO à 5H30. A mon réveil, il fait clair mais frisquet. Dès 8H00 nous sommes en vue des Testigos. La vigilance est recommandée car il y a des courants de 2 à 3 nœuds dans cette zone. Nous contournons les premiers îlots par le sud, pour aller vers Isla Iguana et Testigos Grande, les deux îles habitées.


Nous allons ensuite nous amarrer en face, à Testigos Grande, où un autre bateau est au mouillage.

L’endroit est perdu, beau, sauvage et tranquille. Ce sont les vacances scolaires et la plupart des 300 habitants passe une bonne partie de cette période sur le continent, dans la famille ou chez des amis. Seuls restent quelques pêcheurs. Ils s’activent tôt le matin sur leurs barques à gros moteur dont le nez remonte très haut sur l’eau pour pouvoir affronter les courants forts.
Rapidement, nous faisons la connaissance de Chucha, la patronne d’Erotika Té.







Deux jours plus tard, grâce à Chucha, nous avons l’occasion de vivre avec le village la dernière remontée des filets, sur les barques de pêche. La dernière levée est la plus périlleuse.




Nous trouvons aux Testigos ce qui nous a manqué jusqu’ici dans les Antilles : de l’authenticité, de la simplicité, de la sympathie gratuite. Ici nous vivons calmement, sobrement, au milieu d’une population qui préserve son mode de vie loin de la société de consommation. Ici on se rend service, on échange un ou deux poissons contre quelques cigarettes ou un sachet de soupe. Pas question d’argent. Christian sort un jour son petit générateur et sa scie sauteuse pour aider un pêcheur à réparer sa barque. Nous sommes définitivement admis dans la petite communauté. Nous mangeons beaucoup de poisson. De toute façon, il n’y a rien d’autre ici. Aucun magasin à moins d’un jour de navigation. Nous nous approvisionnons directement auprès des pêcheurs, ou de Chucha. Pas question pour eux de se faire payer pour quelque chose qui ne leur a rien coûté. Chucha nous prête sa petite installation, son barbecue,






La réglementation n’autorise que 3 jours de séjour aux Testigos. Mais Eduardo, notre militaire préféré et compréhensif est sensible à notre attrait pour l’île et, de prolongation en prolongation, nous y passons 2 semaines entières. Il faut pourtant bien poursuivre le voyage. Nous faisons nos adieux à Chucha et aux pêcheurs. Le 25 juillet, nous sommes 7 bateaux à quitter les Testigos à l’aube vers Margarita. Il y a peu de vent. Nous naviguons un moment tous dans un mouchoir de poche. Christian décide de sortir sa botte secrète. Nous envoyons notre beau gennaker rouge.



Après quelques heures, le vent baisse, change complètement de direction, passe au SO, puis plus de vent du tout. Vers 13H, on remballe le gennaker. On n’a pas d’autre solution que de poursuivre au moteur jusque Margarita. Nous arrivons à Porlamar à 16H. Le mouillage est immense. Il y a au moins une centaine de bateaux. L’environnement est urbain et assez agressif. De hauts bâtiments pas très jolis ont poussé partout, puis se sont délabré, fissuré. Beaucoup sont abandonnés. Entre les immeubles, il y a de vastes zones de terrains vagues, sales et réputés dangereux.

En fin de journée, nos compagnons



Le lendemain, chacun a retrouvé l’un ou l’autre bateau ami et chacun a recueilli son lot d’informations, parfois contradictoires. Les deux sujets d’intérêt essentiels sont la sécurité et les formalités d’entrée. Pour ces dernières, il y a un agent, Juan, qui peut s’en charger pour nous, moyennant finances. Nous avons déjà beaucoup entendu parler de Juan ; une aide précieuse selon les uns, un escroc selon d’autres. Nous choisissons de nous débrouiller tout seuls. Nous mettrons deux jours pour boucler l’ensemble des démarches pour nos six bateaux. Nous nous déplaçons d’un bout à l’autre de la ville ; 1) Immigration 2) File durant des heures à la banque Banesco pour payer une taxe sur un compte courant. 3) Photocopies de documents et recherche d’une banque internationale permettant d’obtenir du cash. Ceci se révèle très compliqué si l’on n’a pas de liquidités en devises, ce qui est le cas pour la moitié d’entre nous. 4) Ministère de l’Environnement et du Transport pour acheter des timbres fiscaux. Pas de chance, c’est fermé, il faut y retourner le lendemain. 5) Douanes. Le taximan a bien du mal à trouver le minuscule bâtiment caché en bord de mer. 6) Capitainerie. Là, aïe, aïe, caramba ! Capitaine Bolivar nous explique qu’on a commis deux erreurs. Il faudrait retourner à la banque Banesco et au Ministère SENIAT. Nous sommes dégoûtés. Face à notre moral en berne, Bolivar se montre arrangeant. Il compensera le trop versé sur le compte bancaire et le manque de timbres fiscaux avec les six prochains bateaux entrants qui choisiront comme nous la « filière libre ». Rares sont ceux qui osent se passer des services de Juan… Il nous faudra donc attendre quelques jours. Nous les mettons à profit pour faire l’avitaillement, pour habiller Christian qui doit rentrer en Belgique mi-août pour le mariage de son fils aîné (non vraiment Chouchou, même le moins crade de tes bermudas ne peut pas faire l’affaire !!), et pour faire quelques excursions sur l’île.


Bref, cette île manque cruellement de charme et d’intérêt à mes yeux.


1 commentaire:
bonjour,
je suis l'amie d'un fils de ChonChon et je vous invite à rejoindre
le groupe "Isla Los Testigos" que j'ai créé sur Facebook...
au plaisir,
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